UN QUARTIER MODERNE

Habité par 5 500 habitants (14 % de la population wattrelosienne), le quartier de Beaulieu, à l'aube des années 2000, présentait un certain nombre de difficultés et d'insuffisances justifiant le programme de rénovation en cours.

Le programme de rénovation urbaine de Beaulieu, d’un coût global de 150 millions d’euro, a été mené sous l’égide de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) à partir de 2007.

Tout au long de cet immense chantier se sont imbriquées opérations de constructions, démolitions, résidentialisations, recomposition des espaces publics, rénovations de bâtiments, logements, écoles, introduction de nouveaux commerces, de nouveaux services publics (La Poste, crèche, bibliothèque...), etc.

Les habitants ont vu leur quartier se métamorphoser peu à peu : les changements ont été si profonds que le quartier serait méconnaissable pour qui ne l'aurait pas revu depuis des années !

Le financement a été réparti entre l’Etat, Vilogia, MEL, la Région, la CAF, le Département, la Caisse des dépôts et consignations. La participation de la Ville pour ses compétences (espaces verts, éclairage public et bâtiments municipaux) s'est montée à 17 millions d’euros, subventionnés à hauteur de 71 %.

En chiffres

Parmi les grands chiffres de la rénovation de Beaulieu, on peut retenir :

  • 1 079 logements réhabilités
  • 385 logements neufs dans le quartier (sans compter les sites associés : lotissements du Saint-Liévin, du Touquet (La Sapinière) et l'immeuble Hoste-Couteau au Laboureur)
  • 406 logements déconstruits
  • plus de 6 hectares de domaine public aménagés par la MEL
  • 14 000m² de verdure
  • 460 arbres plantés
  • la création d’une esplanade de 7 000 m²
  • 410 foyers d’éclairage public…

Les grandes étapes

Ce chantier, qui a démarré en 2007 par la création de l’Espace projet (après la réalisation du lotissement Kennedy : 76 maisons individuelles), a été marqué par de grandes étapes :

- la démolition de la grande barre Coty début 2010

- l’inauguration de la nouvelle résidence pour personnes âgées La Roselière en 2010, implantée sur un terrain de 3 000 m². Deux ailes perpendiculaires, hautes de trois étages, abritent 77 appartements. Les architectes de ce foyer, propriété du bailleur social Vilogia mais géré par la Ville (par l'intermédiaire du CCAS), ont conçu un équipement susceptible d'évoluer vers une structure pour personnes âgées dépendantes. Il a aussi la particularité d'offrir les prestations d'une résidence-services avec des permanences tenues par un coiffeur, une esthéticienne, et d'autres commerçants. Une fois franchi le sas d'entrée, on pénètre dans un vaste hall de 80 m² donnant accès à toutes les parties du bâtiment : c'est en quelque sorte la place du village où tout le monde se rencontre. Sur la gauche, les résidents disposent d'une salle à manger de 98 m², complétée par une seconde, plus petite, réservée aux cérémonies familiales ; d'une boutique ou différents commerçants tiennent des permanences ; d'un salon d'animations pouvant accueillir plusieurs activités. Les locaux administratifs et techniques occupent aussi cette aile. Sur la droite, dans l'autre aile, 8 appartements et 3 logements de fonction permettant une présence du personnel d'encadrement 24 h / 24 sont aménagés.

- l’inauguration de l’espace Maurice-Titran fin 2011 qui a permis aux 4 700 habitants de Beaulieu de profiter d’un ensemble de services dédiés aux parents et à leurs enfants (halte-garderie de 20 places avec jardin, création d'une nouvelle crèche de 15 places avec jardin, localisation du relais d'assistantes maternelles partageant avec les deux structures précitées une salle de psychomotricité), d'offrir au centre social des locaux modernisés et agrandis, et à tout le monde de bénéficier d'une nouvelle annexe de la bibliothèque municipale (l'espace de lecture Léon-Blum).

- l’arrivée de la ligne de bus à haut niveau de service (fréquence + rapidité), la Liane 3, en cœur de quartier en septembre 2011.

- la réintroduction d’un marché (le mercredi après-midi) en avril 2012.

- l'inauguration de l’esplanade en coeur de quartier en juillet 2012. Un élément très important car cette esplanade donne en effet un coeur, un centre attractif à un quartier qui en était dépourvu. Espace de détente et de loisirs, s'y succèdent, entre La Roselière et le stade Coubertin : un espace protégé, calme et reposant, un terrain de pétanque, puis des aires de jeux variées pour enfants, un jardin éducatif, un plateau multifonctions, une place pour la tenue du marché hebdomadaire et la pratique du basket grâce à un panneau démontable, le terminus de la Liane 3 (ligne de bus à haut niveau de service venant de Roubaix-Eurotéléport), un espace engazonné aboutissant au belvédère donnant sur le stade.

- l'ouverture de l'école Brossolette totalement réhabilitée (regroupement de la maternelle et de l'élémentaire dans un même bâtiment modernisé) en septembre 2012.

- l’extension de la maternelle Marie-Curie (création d'un nouveau bâtiment en bois modulaire de 350 m2 à l'arrière de la maternelle - ph. ci-contre - pour pouvoir accueillir environ 25 enfants supplémentaires) en septembre 2013. Cette extension était nécessaire afin de pouvoir rapatrier une classe de la maternelle qui était jusque là hébergée dans le bâtiment de l'école élémentaire Pierre-Curie attenante, mais aussi d'anticiper les futures scolarisations dans un quartier accueillant nombre de nouveaux logements et de nouvelles familles. Concrètement, ce nouveau bâtiment abrite la classe rapatriée de l’élémentaire Pierre-Curie, une classe de la maternelle existante afin d’y libérer un local pour le dortoir, ainsi qu'une classe supplémentaire, mais aussi une BCD / salle informatique, une tisanerie, un local de stockage et des toilettes. Cela permet au passage de rendre l’école pleinement accessible aux personnes handicapées selon les normes en vigueur.

- la rénovation de la troisième et dernière école du quartier, Camus (2014-2015). La particularité de ce groupe scolaire est qu’il est constitué de quatre bâtiments, pas moins ! Dans le détail : un bâtiment pour la maternelle, un pour l’élémentaire, un pour la restauration et un pour les activités périscolaires (qui a accueilli les enfants de Brossolette durant les travaux de leur école en 2011-2012).

- l'ouverture de la maison des associations Bernard Vanmarcke (du nom de l'ancien adjoint au maire, décédé à l'été 2011) dans l'ancienne maternelle Brossolette, en forme de rotonde, totalement réhabilitée, en septembre 2013. Il devait s’agir à l'origine d’un nouveau bâtiment estimé à 4 millions d’euros construit sur l’esplanade. Mais le regroupement des écoles maternelles et élémentaires Brossolette dans le seul bâtiment de l’élémentaire (voir ci-dessus) a offert cette intelligente possibilité de requalification de la maternelle, devenue donc un lieu de convivialité, de promotion des échanges entre associations et de valorisation de leurs actions, avec conciergerie unique, facilement accessible, qui plus est non loin du parc de Beaulieu tout désigné pour accueillir les activités sportives et / ou de la jeunesse. On y trouve un bureau d’accueil avec un agent municipal, une grande salle polyvalente (portant le nom d'un habitant du quartier bien connu, Claude Dardenne, lui aussi trop tôt décédé) de 160 m2 qui pourra accueillir des expositions artistiques, thématiques ou des conférences, des locaux réservés pour les associations Acti’Jeunes et Horizon 9, et des locaux pour les associations du quartier (mais elles n’y sont pas localisées : il ne s’agit pas d’un village d’associations comme au Beau-Lieu ou à la Fraternité) ou encore le comité de quartier, afin de pouvoir tenir des réunions, des permanences, de recueillir des informations diverses (comptabilité, emploi…).

Fin du programme

Ce programme, durant des années, aura profondément transformé et modernisé Beaulieu avec, c'est à noter, une participation active des habitants souvent citée en exemple dans les autres projets ANRU en France.

Il faut préciser que la démocratie participative, mais aussi l'accompagnement social, humain et solidaire ont fait partie intégrante de la rénovation. On peut même affirmer qu'il s'est agi d'un véritable projet de développement social se traduisant par des actions, projets et dispositifs en matière de prévention, d'accompagnement du relogement, d'insertion sociale et professionnelle, et de gestion urbaine de proximité, dont le support essentiel fut l'Espace-projet, au rez-de-chaussée de la barre Auriol.