On ne parle pas du cancer de la peau mais des cancers de la peau.

Leur prise en charge et leur pronostic sont susceptibles de varier en fonction de multiples paramètres. Toutefois, il est un principe qui ne change pas : quel que soit le cancer en cause, un diagnostic précoce offre habituellement une meilleure prise en charge et un meilleur pronostic. Apprendre à surveiller les tous premiers symptômes de cancers cutanés et à éviter les facteurs de risques est donc essentiel.

Pathologie répandue, avec environ 80 000 cas diagnostiqués chaque année en France, les carcinomes représentent 90 % des cas diagnostiqués, et les mélanomes 10 % des cas.

Contrairement à de nombreuses pathologies cancéreuses dont l’incidence est en baisse grâce aux campagnes de prévention et de dépistage, ce type de cancer a explosé depuis les années 80.

Une de ses causes premières vient de l’exposition aux UV, directement liée à l’évolution de nos mœurs (mode vestimentaire moins couvrante, loisirs en plein air, utilisation des bancs de solarium, etc.)

Toutefois, pris en charge rapidement, le pronostic reste très bon.

Les facteurs de risque

Différents facteurs peuvent accroître les risques de cancer de la peau. Parmi eux, l’exposition aux rayons du soleil est particulièrement significative. On estime, en effet, qu’environ deux tiers des cancers de la peau sont imputables aux UV, qu’ils soient naturels (soleil) ou artificiels (cabine de bronzage).  Des coups de soleil intenses pendant l’enfance, même sporadiques, sont considérés comme d’importants facteurs favorisants.  De même, une exposition régulière et prolongée au soleil (sans qu’il y ait forcément de coups de soleil) est également un facteur de risque.

D’autres facteurs individuels sont également à prendre en considération. Le type de peau et de cheveux entre en ligne de compte, les personnes aux cheveux sombres et à la peau claire étant considérées comme plus à risque. La présence de nombreux grains de beauté ou d’affections cutanées chroniques est aussi un facteur de risque. Enfin, les antécédents familiaux et médicaux de chaque personne peuvent impacter ses risques de développer un jour un cancer de la peau.

Le cancer de la peau fait partie des quelques pathologies cancéreuses dites « à bon pronostic », c’est-à-dire qui offrent de bonnes chances de guérison à long terme lorsqu’elles sont correctement prises en charge. Pour bénéficier d’une prise en charge efficace, il demeure essentiel de diagnostiquer au plus tôt la maladie, lorsqu’elle ne se trouve pas encore à un stade avancé. L’autodépistage, qui consiste à inspecter régulièrement sa peau à la recherche d’anomalies, devrait donc faire partie de la routine santé de chacun, surtout passé l’âge de 50 ans, alors que les risques de cancer de la peau sont accrus.

Les différents types de cancer de la peau

On distingue principalement deux grands types de cancers cutanés :

  • Les carcinomes qui se développent à partir des kératinocytes, cellules profondes de l’épiderme.
  • Les mélanomes qui se développent à partir des mélanocytes, cellules pigmentaires de l’épiderme.

Le mélanome

Le mélanome est souvent considéré comme LE cancer de la peau. Il est généralement plus sévère que le carcinome et correspond donc davantage à l’idée que l’on se fait du cancer. Le mélanome apparaît le plus souvent entre 50 et 60 ans. Il atteint plus volontiers les zones de la peau exposées au soleil, mais peut, en définitive, toucher toutes les zones de l’épiderme.

Le mélanome cutané tend, en cas de facteur invasif, à former des métastases dans environ 20% des cas.

Les sites de prédilection des métastases du mélanome sont les poumons, le foie et le cerveau. Elles peuvent toutefois proliférer dans n’importe quel autre tissu de l’organisme.

Le carcinome

Le carcinome est hautement plus commun que le mélanome, mais également beaucoup moins dangereux. On distingue deux types de carcinomes cutanés :

  • le carcinome basocellulaire

Il n’évolue presque jamais vers un stade métastatique. C’est donc un cancer d’évolution lente, peu agressif. Sa croissance demeurant toutefois locale mais comme toute tumeur maligne il mérite d’être pris en charge pour ne pas provoquer de troubles fonctionnels, de douleurs ou d’hémorragies. On le rencontre le plus souvent au niveau de la tête et du cou. Il prend la forme d’un nodule (boule) ferme et rosé qui apparaît sur une peau saine, ou, plus rarement, d’une masse creuse en son centre (ulcère).

Son incidence est plus élevée chez les personnes plus âgées que dans le cas du mélanome, avec une moyenne d’âge au diagnostic de 66 ans – chez l’homme, comme chez la femme.

  • le carcinome épidermoïde / spinocellulaire

Comme le mélanome, il apparaît préférentiellement sur les zones de la peau exposées au soleil. Il peut toutefois se développer n’importe où, y compris sur les muqueuses.

Il survient communément à la suite d’une lésion préexistante, comme une brûlure, ou des ulcères chroniques. Il se métastase plus volontiers que le carcinome basocellulaire, et requiert donc une prise en charge précoce.

C’est un cancer de la peau que l’on rencontre le plus souvent chez une population âgée, avec une moyenne d’âge de 77 ans chez la femme et 74 ans chez l’homme au moment du diagnostic.

Il existe également d’autres types de cancers de la peau plus rarement observés. 

Symptômes du cancer de la peau

La détection précoce du cancer de la peau joue un rôle significatif dans son pronostic. Aussi, il est important de ne pas baisser sa garde et de ne pas négliger le potentiel létal de cette maladie au regard de ses statistiques de survie – au demeurant très encourageantes.

Sans paniquer outre mesure à la moindre anomalie, il est important d’examiner régulièrement sa peau à l’affût de tout symptôme de cancer cutané, surtout après l’âge 50 ans. Une consultation annuelle chez le dermatologue est recommandée afin de surveiller et dépister au plus tôt une anomalie cutanée.

Une petite plaie qui ne guérit pas, un nodule rosé, une croûte, une plaque luisante, une tâche brune ou rosée, un grain de beauté qui semble se transformer, ou une sensation de brûlure et/ou de démangeaison, même sans lésion visible, sont autant de symptômes qui doivent vous interpeller.

En cas d’anomalie ou d’évolution, il est important de consulter un dermatologue qui recherchera la cause du phénomène et sera à même de détecter une éventuelle pathologie cancéreuse.

Diagnostic du cancer de la peau

Le diagnostic du cancer de la peau se fait habituellement à la suite d’une consultation chez un dermatologue, motivée par la présence d’une anomalie suspecte.

Le praticien procède à un examen visuel cutané complet à l’aide d’un dermatoscope devant toute lésion potentiellement suspecte, et à un questionnaire cherchant à recueillir des indices sur le potentiel malin de l’anomalie. Habituellement, une biopsie est pratiquée au moindre doute. Cet acte médical consiste à prélever des cellules de la lésion suspecte, il est facile à pratiquer et sans danger pour le patient.

Prise en charge du cancer de la peau

La prise en charge du cancer de la peau peut varier en fonction du type de cancer diagnostiqué, de son stade d’évolution, de son agressivité et du profil du patient. L’élaboration d’un protocole de traitement est toujours réalisée au cas par cas par une équipe médicale pluridisciplinaire.

Habituellement, le traitement de première intention de la majorité des cancers de la peau est une résection chirurgicale. Il consiste à enlever la lésion cancéreuse localisée, ainsi qu’une marge de tissus sains autour de celle-ci pour réduire le risque de rechute.

En fonction de l’agressivité du cancer et de son étendue, des traitements adjuvants peuvent compléter la chirurgie pour réduire les risques de récidive. La chimiothérapie et la radiothérapie sont les traitements adjuvants les plus souvent employés. L’immunothérapie et les thérapies ciblées apportent également de nouveaux espoirs dans la prise en charge des cancers de la peau de stades avancés et métastatiques.

La radiothérapie est un traitement local, consistant à irradier les cellules cancéreuses pour les empêcher de se réparer et de se multiplier. Ses avantages sont multiples, et c’est surtout son aspect non abrasif qui en fait un traitement à part, lui permettent d’être utilisée chez presque tous les patients, y compris non opérables.

En effet, la radiothérapie n’est pas douloureuse et ne nécessite aucune anesthésie. Elle peut être pratiquée sans risques chez les patients âgés et/ou présentant des facteurs de comorbidités rendant une opération chirurgicale risquée.

Dans le cadre de la prise en charge du cancer de la peau, la radiothérapie est le plus souvent pratiquée :

  • soit de façon  complémentaire, après une chirurgie
  • soit de façon exclusive chez des personne ne pouvant pas subir d’intervention chirurgicale

 

 

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